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Alternative Libertaire Moselle

Pas de pitié pour les gueux… double peine pour les migrants !

Bulletin d’infos d’Alternative Libertaire - Alsace n°44 - décembre 2013

« Soft power » à l’européenne kézako ? Assurer les arrières capitalistes, coloniser les marchés et les ressources extérieures, refuser par la force les migrants déclarés indésirables et les livrer aux trafics d’êtres humains, pour ceux qui s’en sortent vivants. Le droit, les conventions, appliqués au faciès, la loi du tri sélectif s’applique plus sévèrement lorsqu’il s’agit de se battre pour les restes de crise. La majorité paye mais d’autres paient encore plus, les migrants, en proie à la surenchère d’extrême droite.

L’Europe et ses cadavres devant la porte.

Avec « Eurosur » l’Union européenne a renforcé sa politique criminelle. Ce nouveau système de surveillance des frontières a pour fonction de rendre encore plus difficile l’entrée dans l’espace Schengen, d’améliorer l’échange d’informations au service du refoulement. Un élargissement à l’ensemble du domaine maritime de l’UE de ce réseau de systèmes de signalement viendra plus tard. Les 92 morts retrouvés fin octobre au Niger apportèrent peu après une nouvelle preuve de l’efficacité d’une Europe responsable de la mort de milliers de migrants. L’Europe depuis longtemps sous-traite le refoulement aux pays proches de ses frontières et la perspective de traitements souvent plus violents, récoltant au passage de juteux et sécuritaires contrats. Frontex (agence de surveillance des frontières européennes) réprime, criminalise et pénalise les séjours rendus illégaux, augmentant le risque encouru. Les voies d’accès légales sont fermées, la répression fait respecter cette politique avec des budgets de plusieurs centaines de millions d’euros. Les vols collectifs de déportation organisés par les États ne cessent pas.

Le PS et ses rideaux de fumée

En France on continue de foutre en l’air des campements de Roms comme dernièrement à Saint-Ouen. Le labyrinthe administratif et judiciaire veille, les forces de sécurité aussi, pour nettoyer et dissuader, traquer les rescapés de la migration. La plupart des migrants condamné à l’illégalité sont à la merci des autorités, de leurs employeurs. Implacable avec ses dizaines de milliers d’expulsés, la majorité gouvernementale s’évertue à jouer l’élève appliqué en gestion des « flux migratoires », graciant au cas par cas pour édulcorer la violence de sa politique. Comble de la mauvaise foi, c’est le même parti qui appelle en même temps à certaines messes antiracistes, la république en bandoulière. A la moindre contestation d’une expulsion, comme avec Leonarda, la matraque vient en renfort.

D’autres s’escriment à colmater le radeau de l’asile français, ne supportant pas le cynisme et les vies jetables, les promesses non tenues par le pouvoir. Avec de la chance des militants ou soutiens mobiliseront pour vous sortir de l’infernal rejet, de l’arbitraire des surveillants de centres de rétention, des humiliations des gardes à vue, des obligations à quitter le territoire, ils gagneront parfois. Les luttes de sans-papiers ou de soutiens sont largement minoritaires soutirant pourtant par des actions parfois désespérées des régularisations, mettant tout dans balance, souvent dans l’indifférence. L’alternance n’existe pas, il ne reste qu’une politique autrefois de droite devenue consensus au pouvoir.

Droits humains et droit d’exploitation

La cour européenne des droits de l’Homme peut réaffirmer leur application à la Méditerranée, cela n’empêche pas qu’au moins 2000 personnes y ont laissé leur vie en 2011, l’année du « printemps arabe ». Tout ceci se passe dans des eaux étroitement surveillées par les militaires, l’OTAN et son non respect du caractère inconditionnel de l’assistance en mer. Afghans, Syriens, Libyens, des migrants de la zone d’exploitation africaine ne pèsent pas assez face aux intérêts politiques et économiques européens. Toute résistance passe par les collectifs de sans-papiers ou de soutiens, les syndicalistes, les mouvements contre les expulsions, tous ceux qui s’emploient à faire vivre la liberté de circulation et d’installation en dehors des alibis électoraux. Le but reste d’obtenir l’opposé de ce que pratique le pouvoir (condamnation à la clandestinité de milliers de personnes, promotion d’un catégorie de travailleurs et travailleuses au noir privée de droits en lien avec le soutien à un secteur mafieux composés de passeurs, marchands de sommeil, policiers, magistrats, marchands de prisons…).

Nous continuons d’exiger en cette année des trente ans de la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme :

# la régularisation de toutes et tous les sans-papiers et la liberté de circulation ;

# le droit de vote pour les étrangères et les étrangers à toutes les élections, sur la base de la résidence sans condition d’ancienneté ;

# l’abrogation de toutes les lois lois racistes et l’arrêt des contrôles au faciès ;

# la fin de l’impérialisme (Mali, « Françafrique », Kanaky…) et de l’exploitation des richesses des pays du sud au profit de la France et de ses multinationales.

Informations, mobilisations :

Actualité des luttes sur le site du Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers

Sans-papiers, s’organiser contre l’expulsion, que faire en cas d’arrestation ?

Frontexit

Migreurop

Informations indépendantes pour migrants et réfugiés arrivant en Europe

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